La loutre

Cet animal discret et méconnu, s’adapte à son environnement et profite aussi d’un régime alimentaire très large, ce qui lui confère un statut d’animal « parapluie » : sa protection directe bénéficie à ses habitats, ses proies et à l’ensemble de ses compagnons.

La loutre d’Europe est un mammifère de la famille des mustélidés (belette, hermine, vison d’Europe, fouine, blaireau). Sa morphologie est particulièrement bien adaptée à son mode de vie semi-aquatique : un corps très allongé, des pattes courtes et des doigts palmées pour la nage et la plongée, une queue longue et épaisse qui lui sert de gouvernail.

L’habitat de la loutre d’Europe est un des plus diversifié qui soit : elle peut vivre à la fois dans les secteurs de montagne, à plus de 2000m d’altitude, et en bord de mer. Elle exploite n’importe quel type de milieu aquatique, pourvu qu’il offre des abris et de la nourriture.

Son territoire est vaste et s’étend le long des berges (10km pour la femelle, 50kg pour le mâle). La femelle choisit une cavité naturelle (arbre creux, abris sous roche…) et prépare sa catiche (gîte) loin des regards pour mettre bas les 2 ou 3 loutrons de sa portée annuelle qu’elle élèvera seule.

Alors qu’au début du XXème siècle la France comptait 30 000 à 50 000 individus, seules 1 000 loutres sont recensées actuellement. En cause : la chasse jusque dans les années 1970, les dérangements dus à la présence de l’Homme réduisant les zones de quiétude, les modifications de son habitat – assèchement, drainage, bétonnage, … sont autant d’atteintes à ses biotopes – les collisions avec des véhicules, mais aussi la pollution des cours d’eau sous toutes ses formes affecte directement la loutre. Super prédateur, elle accumule les substances toxiques (pesticides, métaux lourds, …) que ses proies ont absorbées.

Depuis 1981, la loutre est considérée comme « vulnérable » au niveau mondial et le renforcement des réglementations européennes des zones telles que Natura 2000 prévoit la protection des milieux dans lesquels vit l’espèce. Sa présence se concentre aujourd’hui sur le Massif central et sur la façade atlantique, et l’Ardèche est le seul département en Rhône-Alpes à posséder une population remarquable.

La loutre est un formidable bio-indicateur : sa présence révèle d’un excellent équilibre dans l’habitat, que ce soit au niveau de la qualité des eaux mais aussi de la richesse des écosystèmes aquatiques. Toutes mesures de conservation en sa faveur profitent à ces écosystèmes. A l’inverse, les actions sur les cours d’eau (réduction des polluants, conservation de l’état naturel des berges et du lit des cours d’eau, corridors biologiques…) profitent à l’espèce.

En encourageant les pratiques mécaniques et manuelles et en favorisant l’utilisation d’engrais verts, nous participons à la protection de cet animal peu connu et discret, mais dont la présence marque tout le territoire.

Plus d’information sur les loutres : https://www.faune-ardeche.org/ 

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